Accueil Sport Billet : A quand le réveil des idéaux?

Billet : A quand le réveil des idéaux?

Notre sport manque de morale. Ceux qui sont censés être des éducateurs ne donnent pas l’exemple. Ils ne montrent pas la voie. Ils ne servent plus de modèle. Surtout lorsque leurs actes et leur comportement se substituent à l’éthique sportive.

On peut s’interroger quant à la pertinence d’une question et d’un acte liés à l’éthique, puisqu’il existe une charte sportive qui interdit le manque de respect et les excès dans les comportements. Il est de plus en plus fréquent de voir des responsables manquer à leur mission, se démarquer de la noblesse que représente le sport.

Les excès sont courants. Certains peuvent se comprendre. Mais le sport tunisien est devenu aujourd’hui le lieu où le respect ne règne pas toujours. Est-ce si grave qu’un responsable sportif faillit  à sa tâche? Aussi grave, sommes-nous tentés d’affirmer qu’un manquement au devoir.

On assiste aujourd’hui à un genre de démobilisation particulièrement orientée vers l’excès et la disproportion. Beaucoup de responsables associent avec imprécision rigueur et dépassement. Ils en font un prétexte, voire des fois une raison, pour dénaturer le sport.

Le profil du responsable sportif d’aujourd’hui est très complexe. Il a un comportement assez limité dans le temps et dans l’espace. Plusieurs consacrent des actes d’absolution et de décharge impliquant des défaillances à des degrés de gravité très variés. Ce qui allait de soi dans le passé est aujourd’hui conditionné, pour ne pas dire révolu et gâché. Et dire que le sport est fait pour jouer un rôle essentiel dans la construction d’une société plus humaine et plus conviviale, notamment par les valeurs éducatives qu’il peut véhiculer et qu’il convient de préserver. Véritable phénomène de société, il n’échappe pas, toutefois, aux maux qui affectent la société dans son ensemble.

Depuis 2011, l’incompétence et l’indiscipline dans le sport tunisien sont devenues des choses qui perdurent, qui s’éternisent et qui se maintiennent. L’autorité de tutelle doit prendre au sérieux ce phénomène qui guette le sport, le prive de quiétude et de dimension. L’impératif de trancher est la pierre angulaire pour faire face aux débordements de tout genre dans un cadre légal, mais aussi clair, souple et compréhensif.

Enclencher les polémiques, cela commence par une parole bafouée. Et cela finit par tout ce qui rend aussi illégitime un manquement moral qu’une erreur caractérisée. Les valeurs du sport (respect des autres, des règles, loyauté) sont autant de repères que notre milieu sportif est en train de perdre, surtout lorsque s’y installe la forfaiture avec tous les manquements qui en découlent.

On n’est pas là évidemment dans une comparaison absurde des défaillances et des déficiences, mais bien dans l’affirmation essentielle que le sport n’aura plus aucun sens si son éthique fondamentale n’est pas respectée. Le flou reste ce dénominateur commun de ce qui est entrepris et envisagé ici et là. Au-delà  des failles et des risques, si ce n’est un mal-être. On  joue avec l’inconnu. Il faut se demander s’il existe vraiment une vision collective des problèmes. Ou alors chacun défend-il simplement ses propres intérêts? Personne, à ce jour, ne semble avoir des idées tout à fait claires sur les besoins du sport tunisien. Et on risque de ne pas en savoir encore davantage.

C’est à tous les niveaux qu’il faudrait aujourd’hui craindre les dépassements qui dénaturent le sport. Là est sans doute le danger actuel qui nous guette, tout particulièrement à travers le comportement abusif de certains, ou même les relents récurrents à l’absence de morale.

Tout au long de ces huit dernières années, les défaillances  trouvent leur origine dans le déficit d’autorité. L’incapacité de l’autorité de tutelle à faire respecter les règles est liée au refus d’incarner une autorité associée à un ordre bien défini. Le sport ne saurait entreprendre sa rédemption tant que les plaies du passé sont encore ouvertes. Chacun doit savoir que la responsabilité sportive n’est pas un métier. Elle est d’abord don de soi. Pour le bien de tous.

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